Khanira a écrit un très joli poème que voici :
Je marche seul dans la nuit,
Le souffle court, l’âme en peine
Progressant sans aucun bruit,
Je dois rejoindre ma reine.
J’avance dans les décombres
Des créatures aux pensées sombres,
Se détachent lentement de l’ombre
Et affluent en grand nombre.
Je n’ai comme seules armes,
Notre amour, mon cœur et tes larmes
À présent le combat s’amorce
Et promet d’être féroce
Épées étincelantes
Âmes incandescentes
Je ne veux ni mourir ni vivre,
Je ne veux que survivre.
Encore un coup et je tombe,
Sous ma hache ils succombent,
Je me bats pour une noble cause
Luttant sans aucune pause.
Un soleil rouge se lève
Je suis si fatigué, le temps presse,
Ô doux rayons de la vie,
De vous dépends ma survie,
Faites de mon corps, une ultime caresse
Et que ma douleur soit brève
C’est à l’aube du troisième jour
Abattant la dernière créature
Que je fis demi-tour
Et scella ma monture
J’arrive ma bien aimée, ma reine
De notre amour je tisse une seine,
Qui couvre mon désarroi
Car de touts les nains je suis le roi.
Je galope en direction de notre demeure,
Chaque lieu, chaque heure
Me rapproche davantage de toi
Doux souvenirs, je pleure
Mais je garderais la foi.
Le soleil termine sa course folle
Laissant sa place à la lune mère
Et réconforté par ces douces paroles,
Je récite mes prières.
C’est au petit matin
Que se découpent à l’horizon
Les étendards de satin,
Des cités d’Auriel- Laurzon
Il ne reste que de nos grandes cités
Quelques bribes oubliées
Autrefois brillante par leur prospérité
Elles sont à présent écrasées
Sous le poids de l’insalubrité
Anciennes métropoles naines
À présent sous domination humaine
Ils y ont semé la discorde
Pillant sans aucune miséricorde.
Massacrant enfants et femmes
Devant tant d’horreur
Les nains prirent les armes
Devant ce régime de terreur
Ils affûtèrent leurs haches
Ignorant leurs peurs
Déclarèrent la guerre à ces lâches
Les deux armées s’élancèrent
Dans un fracas de tonnerre
À en faire trembler les pierres
Les armes s’entrechoquèrent
Ce fut la première guerre
Sur notre terre
Qui fit couler le sang
Qui colora les étangs
Personne ne connaît la suite
Il ne resta plus rien des deux armés
Seuls les jeunes hommes, apeurés
Avaient pris la fuite.
Ayant vu les ravages
Ils signèrent des traités
Afin de préserver la paix
Et tous devinrent sages.
Les hommes et les nains
Ensemble bâtirent
Un meilleur lendemain.
Mais à présent
Cet équilibre est menacé
Voila pourquoi je dois rejoindre
Mon royaume en difficulté
Afin d’empêcher
Les alliances de se disjoindre.
Après trois jours de marche je vis,
Les remparts de ma forteresse
De l’intérieur retentissent des cris,
D’agonie et de détresse.
Ma ville est attaquée !
Par une créature infernale
Je tire mon épée,
Ce sera la bataille finale.
Dans la pénombre elle se morfond,
C’est un immense reptile
Tout son corps scintille
D’un rouge sang profond.
Mon armée a été prise par surprise,
Déconcertée, elle n’ose pas l’attaquer
Moi de même elle me terrorise,
Mais il est de mon devoir de la tuer.
C’est le retour du roi
Calmez votre désarroi,
Je ne laisserais jamais cette créature,
Toucher à votre progéniture.
Je me lance à l’assaut,
De la terrible bête
Elle me dévisage de haut,
Hésitant, je m’arrête.
Elle déplie ses ailes parcheminées,
Ouvre sa gueule et crache le feu
Ca sent le roussi, je l’évite d’un cheveu.
Ma parole c’est la mort incarnée !
Je grimpe sur son échine,
Et atteint son gosier,
Je m’apprête à trancher
Quand soudain ma vie décline.
Le feu, le sang et le fer se mélangent
L’immondice est vaincue
Mais la vérité est plus crue
Car les deux avatars meurent
Mon cœur s’allume,
Mon être se consume,
Tout n’est plus que brume
J’explose en un millier d’étoiles,
Figées dans la toile.
Un roi s’éteint,
Un monarque empreint,
D’amour et de sagesse
De bonté et de noblesse.